Vogue Japon au Sénégal

Décembre 2022, Chanel fait son show «Métiers d’Art» à Dakar. Ambassadrice de la marque, l’actrice Komatsu Nana est du voyage. Parmi les acteurs locaux, le photographe Djibril Dramé, de renommée internationale. Rencontre et photoshoot pour Vogue Japon, voilà une passerelle de plus entre le Sénégal et le Japon. Entretien avec Djibril Dramé pour Blog Fascinant Japon…

Interview de Djibril Dramé

Le 8 décembre 2022, Chanel, avec le concours de nombreux acteurs locaux, présentait son expo «Métiers d’Art» dans l’ancien Palais de Justice de Dakar, une première en Afrique. A l’occasion et pour le compte de Vogue Japan, vous avez fait un photoshoot de l’actrice Komatsu Nana (Moonlight Shadow, Parasite in Love, Samurai Marathon). C’était prévu depuis quelque temps?

Oui, en effet, j’ai shooté pour Vogue Japon en décembre dernier. Ceci est mon deuxième shoot avec Condenast. C’est à la suite de plusieurs jours de négociations que cela a pu se faire. Ils ont parlé avec mon équipe qui a géré avec eux.

Comment cela a-t-il été organisé?

Ma productrice a organisé les détails avec l’équipe de Vogue. C’était très simple. Une journée remplie mais sympa. Gorée, Médina et le Centre Ville.

La Médina, les petits marchés de Soumbédioune, l’île de Gorée, la session photo s’est tenue en différents lieux chargés d’histoire. Un itinéraire conçu par la partie sénégalaise?

Je dirige une compagnie qui s’active dans la communication, le film et l’art. Donc c’est ma boîte qui a géré cette partie.

Du point de vue photographique, quel a été le fil conducteur pour vous? Quels sont vos thèmes de prédilection dans votre travail?

L’histoire conçue s’intitule «Ndakarou Neexna», en français ‘Dakar est doux’! Et Vogue a par la suite rédigé son article selon leurs ressentis de Dakar. Un moodboard a été confectionné par moi-même. Dans mon équipe il y avait mon assistant, l’artiste Souleymane Bachir Diaw et comme productrice Marie Madeleine Camara. Elle produit depuis 3 ans mes projets sous ma boite Sabali.

Le fil conducteur a été de suivre Nana dans ses déplacements entre l’Île de Gorée et Dakar. De mon point de vue, je l’ai documenté d’une manière artistique en mettant en exergue la beauté de Dakar. Je veux dire mon équipe et moi. Je veux nommer Souleymane, l’assistant photographe et ma productrice Marie.

Différentes célébrités ont fait le déplacement, parmi les stars asiatiques, il semble que la délégation japonaise soit venue en nombre (par rapport à d’autres nations d’extrême orient). Est-ce là la marque d’un lien particulier entre les deux pays?

Il est vrai que depuis quelques temps le Japon est assez présent au Sénégal. Je trouve cela intéressant.

J’imagine que comme dans de nombreux pays anime et manga suscitent un certain intérêt. Le phénomène est-il récent au Sénégal, y-a-t-il un réel engouement de la part de la jeunesse sénégalaise?

Oui les Manga! Une culture internationale. Au Sénégal la majorité des jeunes et même les vieilles personnes consomment les Manga.

Et en ce qui vous concerne, l’intérêt pour la pop culture japonaise est-il récent? Y-a-t-il d’autres aspects qui éveillent votre curiosité et vous interrogent?

A vrai dire, depuis quelques années je suis hyper intéressé par l’Asie en général.

A ce que j’ai lu la passion du football constitue aussi une passerelle entre les deux pays, il y a ces anecdotes amusantes de fans sénégalais et japonais chantant ensemble le thème de One Piece mais il y a plus encore, les images de supporters japonais nettoyant leur tribune font à chaque fois le tour du monde et on oublie souvent que les fans des Lions, l’équipe nationale de football du Sénégal, font exactement la même chose. Coincidence, mimétisme ou y-a-t-il quelque chose de plus qui est révélé dans ces comportements similaires?

Le respect de son prochain est notre mot d’ordre.

Pour conclure envisagez-vous dans l’avenir de collaborer avec d’autres magazines ou média nippons? Un voyage au Japon peut-être pour y présenter votre travail?

J’attends ces magazines. Ils peuvent me contacter. J’attends les galeries et autres institutions japonaises. J’ai hâte.

Biographie de Djibril Dramé

Djibril Dramé est né à Dakar. Il y a grandi dans le quartier de la Médina mais aussi à Diamaguène. Le Dakarois de 35 ans est depuis des années déjà une référence dans le monde de la photographie.

Plus connu sous le nom de Gadaay, parfois détourné, l’artiste a exposé dans de nombreux pays de par le monde, chez lui au Sénégal bien évidemment mais aussi en France, en Espagne ainsi qu’en Allemagne.

Gadaay signifie ‘l’exilé’, une référence sans doute à ses nombreux déménagements, ses années passées à Los Angeles ainsi qu’à son parcours singulier: bac littéraire puis études universitaires en lettres modernes pour finalement décrocher un diplôme en journalisme et communication. Sa passion pour la photographie commence avec le Street Art et le groupe Mizerables Grafff. En 2014, il rend hommage à sa ville avec l’exposition «Ma Ville Colorée».

Il fonde sa propre agence de communication et met en avant des thèmes qui lui sont chers: les excès de l’urbanisme, la
parité homme-femme, les figures emblématiques de la culture sénégalaise…

Liens Djibril Dramé

Site Officiel
Instagram
Twitter
Facebook
Société Sabali Inc

A propos des relations entre le Japon et le Sénégal, vieilles de plus d’un demi-siècle, entretien en janvier dernier avec l’Ambassadeur Osamu Izawa pour le journal Le Quotidien.

Remerciements à Djibril Dramé – Photos courtesy of Djibril Dramé

Interview et article par Nill Newt – Mise en page Blog Fascinant Japon