Diplômé de l’Université de Waseda (Tokyo), le réalisateur malaisien Edmund Yeo a fait ses classes au Japon. Habitué des festivals et lauréat du Festival International du Film de Tokyo en 2017, le metteur en scène porte à l’écran ‘Moonlight Shadow’, la célèbre nouvelle de Banana Yoshimoto avec l’actrice Nana Komatsu comme tête d’affiche. Pour la sortie du film au Japon le 10 septembre prochain, Edmund Yeo accorde une interview exclusive à Blog Fascinant Japon.
Moonlight Shadow
Synopsis: Satsuki ne parvient pas à surmonter le chagrin causé par le décès de son petit ami, Hitoshi. Il est mort dans un tragique accident de voiture dans lequel Yumiko, la compagne du frère d’Hitoshi, a aussi perdu la vie. Une rencontre avec une femme mystérieuse (Urara) et le surréel fait irruption! Un chemin possible vers un deuil apaisé semble se dessiner… Satsuki est à la fois le personnage principal et la voix narrative de Moonlight Shadow.
Distribution: Nana Komatsu (Satsuki), Hio Miyazawa (Hitoshi), Himi Sato (Hiiragi), Nana Nakahara (Yumiko), Usada Hasami (Urara/Rei).
Interview d’Edmund Yeo
Vous vous êtes installé au Japon en 2008 pour passer votre maîtrise et votre doctorat à l’université Waseda de Tokyo. Qu’est-ce qui a joué un rôle moteur dans cette décision?
Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’ai grandi avec les anime et les manga japonais. Cette proximité m’a progressivement conduit à m’intéresser également aux films, à la musique et à la littérature japonaises.
Je crois aussi que mon attachement à cette culture s’est renforcé lors de quelques voyages familiaux au Japon lorsque j’étais enfant.
Une fois mes études terminées en Australie, j’ai voulu poursuivre mes rêves d’enfant: faire du cinéma. Le cinéma japonais bénéficiait depuis longtemps d’une attention et d’une reconnaissance internationales et j’étais curieux d’en savoir plus, alors j’ai décidé d’y aller.
Plusieurs courts métrages que vous avez réalisés sont basés sur des nouvelles japonaises et le plus souvent l’action se déroule à la fois en Malaisie et au Japon, bâtissez-vous des passerelles culturelles?
En raison de la nature personnelle de mes films, où je puise dans mes propres expériences et émotions pour porter à l’écran ces nouvelles japonaises, j’essaie d’utiliser des environnements qui me sont familiers, donc la Malaisie, un endroit où j’ai grandi, et le Japon, où j’ai passé la majeure partie de mes vingt ans.
Et en effet je pense vraiment que le cinéma est un pont vers d’autres cultures. Parce que j’ai beaucoup appris sur le monde et les différentes cultures via le cinéma, peut-être que d’une certaine manière, c’est pour cela que j’essayais de trouver moi aussi un lien entre ces deux pays qui ont joué un si grand rôle dans ma vie.
Moonlight Shadow a été tourné au Japon, c’est une histoire japonaise, avec un casting japonais… Vous séjournez souvent au Japon mais vous venez d’une culture différente, alors il n’est peut-être pas exagéré de dire que vous avez le regard extérieur d’un initié. En quoi Moonlight Shadow est-il ou n’est-il pas un film japonais?
Je suis convaincu que le fait de prendre un peu de distance nous permet d’avoir une vision plus claire pour raconter une histoire. Mon séjour au Japon m’a donné la distance nécessaire pour raconter des histoires en Malaisie. Mon temps passé en Malaisie m’a permis d’avoir le recul nécessaire pour raconter des histoires au Japon. Être un étranger dans les deux pays, mais aussi être capable de maintenir une sorte d’objectivité.
En dépit de son contexte japonais, Moonlight Shadow a une histoire et des thèmes très universels, sur l’amour, la perte, le fait d’apprendre à lâcher prise. Au lieu d’être limité par des règles invisibles, j’ai pu raconter cette histoire en utilisant des visuels et des palettes de couleurs probablement moins conventionnels. Je voulais respecter et préserver l’authenticité de la culture japonaise, mais aussi raconter l’histoire d’une manière et à un rythme qui me sont propres.
La perte, le sentiment de perte est au cœur de Moonlight Shadow, il me semble que c’est un thème récurrent dans vos films.
Oui, le cycle de la vie et de la mort. La perte est quelque chose que nous devons tous affronter tôt ou tard à différentes étapes de notre vie.
Pour ma part, j’ai souvent essayé d’exprimer mes propres sentiments et, peut-être, de toucher ceux qui ressentaient la même chose. Est-ce que je ressens moins de choses en vieillissant? Etait-ce plus fort quand j’étais plus jeune? Je n’ai pas de réponses, mais je voulais juste nous rappeler parfois que confrontés à la tristesse et la mélancolie nous ne sommes pas seuls.
À un certain point de l’histoire, Satsuki -le personnage principal- est en quelque sorte attirée par une fille mystérieuse appelée Urara pour être témoin d’un événement qui relève en quelque sorte du surnaturel. C’est le genre de phénomène étrange et fantastique qui est assez fréquent dans la littérature et le cinéma japonais. Cela fait-il aussi partie de la culture malaisienne?
D’une certaine manière, oui. Le réalisme magique est l’une des caractéristiques uniques des écrits de Banana Yoshimoto: trouver le surréel dans le banal, quelque chose d’extraordinaire dans la vie du quotidien. Le réalisme magique est aussi, je pense, une représentation de la culture d’une personne.
Le Japon et la Malaisie ont en commun d’avoir de nombreux folklores, croyances et superstitions qui perdurent depuis des générations. Notre façon de comprendre la vie quotidienne en Malaisie et au Japon est filtrée par quelque chose d’irréel. Ce qui, à mon sens, relève du réalisme magique.
J’ai lu que vous avez dit un jour que Hirokazu Kore-eda était l’un de vos réalisateurs préférés… a-t-il été – et peut-être d’autres réalisateurs japonais – une source d’inspiration pour vos films?
En effet, Kore-eda Hirokazu est sans aucun doute l’un de mes réalisateurs préférés dans le monde entier. J’adore son approche humaniste et sensible de la narration, elle nous en apprend tellement sur les gens et le monde qui nous entoure.
L’un des premiers films qui m’a fait apprécier le cinéma japonais est Love Letter de Shunji Iwai. Je l’ai vu quand j’étais adolescent et ce film m’a complètement obsédé à cause de son romantisme, sa mélancolie et sa poésie!
La beauté des arts, de la littérature et du cinéma est qu’elle exprime parfois nos sentiments intimes d’une manière que nous ne pouvons décrire avec nos propres mots. Les œuvres de Kore eda-san et d’Iwai-san correspondaient à cela pour moi. J’ai donc clairement été influencé par eux.
Je pense aussi que les œuvres du Studio Ghibli ont une profonde influence sur mon cinéma, ou peut-être ont-elles façonné ma compréhension du Japon lorsque j’étais enfant. Mais ça, c’est une autre histoire.
Cependant, il y a aussi quelques cinéastes contemporains dont j’admire vraiment le travail. Bien que je les connaisse personnellement et que je partage avec eux de nombreux collaborateurs, je tiens à dire que je suis un grand admirateur des œuvres de Ryusuke Hamaguchi et de Koji Fukada. Leur exploration incisive de la nature humaine et leur passage sans effort d’un ton à l’autre, d’un genre à l’autre rendent leurs films très captivants. Assister à la projection de 5 heures de HAPPY HOUR de Hamaguchi lors de la séance nocturne du Tokyo Film Fest 2016 a été l’une des expériences cinématographiques les plus marquantes que j’ai vécues.
Quand avez-vous décidé de faire un film basé sur le roman Moonlight Shadow et qu’est-ce qui vous a amené à prendre cette décision?
Aux alentours de 2019, mes producteurs, avec qui j’ai travaillé pour Malu, ont discuté avec moi de la possibilité d’adapter Moonlight Shadow. J’ai lu cette nouvelle pour la première fois en 2006, et elle est restée gravée dans ma mémoire. C’est pourquoi j’ai immédiatement adhéré à ce projet, en dressant une longue liste exhaustive d’idées sur la manière d’interpréter l’histoire à l’écran, et sur la façon dont je la mettrais en scène.
Je pense que le fait d’apprendre que le film allait être réalisé a été une belle coïncidence. Lorsque j’ai lu l’oeuvre originale, 14 ans plus tôt, ce n’était que le début de mon engouement pour la littérature japonaise. La nouvelle m’a marqué, et j’ai commencé à lire d’autres œuvres écrites par des auteurs japonais. Toutefois, les écrits de Banana Yoshimoto n’ont jamais vraiment quitté mon esprit. Lors de mes premiers mois au Japon, alors que je traînais dans une librairie j’ai lu l’intégralité de son recueil de nouvelles en une seule journée…
Il y a actuellement une nouvelle génération d’actrices japonaises très talentueuses ayant toutes une vingtaine d’années, Komatsu Nana est assurément l’une d’entre elles, qu’est-ce qui vous a fait penser qu’elle serait un bon choix pour incarner Satsuki?
J’ai découvert Komatsu Nana grâce à son rôle phare dans The World of Kanako. Ce film a marqué l’arrivée d’un talent majeur et j’ai suivi sa carrière depuis lors. Jojo’s Bizarre Journey, After the Rain, Kuru, son travail dans Silence de Martin Scorsese…
C’est assez étonnant de voir à quel point elle est polyvalente en tant qu’actrice, et la présence imposante qu’elle a à l’écran malgré son jeune âge. Donc, quand nous avons réfléchi au rôle principal pour Moonlight Shadow, Nana était vraiment le seul choix envisageable. Sans elle, il n’y a pas de film.
Reprenez-moi si je me trompe mais Moonlight Shadow est votre premier long métrage avec un casting entièrement japonais, qu’est-ce qui a été spécial pendant le tournage avec Komatsu Nana et les autres acteurs?
Oui, heureusement mes premiers courts-métrages japonais m’ont préparé au contexte de la production d’un film japonais.
Nous disposions d’un temps limité pour les répétitions, nous devions donc optimiser chacune de nos journées de préparation. En général, nous répétons certaines scènes afin que chacun d’entre nous, les acteurs comme l’équipe de tournage, ait une idée du rythme et de la tonalité de la scène et que chacun comprenne clairement l’interprétation des personnages.
La plupart des membres de la distribution, en dépit de leurs différents niveaux d’expérience, sont très impliqués et passionnés par leurs rôles. Et ces séances ont été des moments précieux pour nous permettre de discuter et de travailler sur certaines scènes et certains rôles.
Nana est une actrice très intuitive et instinctive, je savais donc que je ne devais pas la laisser répéter certaines des scènes les plus chargées en émotions. Je préférais qu’elle conserve son énergie et fasse ce qu’elle avait à faire au moment voulu. Le caractère imprévisible de notre démarche est quelque chose que je privilégie également, car j’ai tendance à improviser et à adapter les scènes en fonction de mon intuition.
Avec la pandémie de Covid, les tournages sont sûrement devenus plus difficiles à cause des retards et de l’inflation des budgets liée aux coûts de sécurité, était-ce un obstacle?
Oui, en raison du Covid, on craignait que je ne puisse pas prendre l’avion pour le Japon depuis la Malaisie pour tourner le film. Nous avons même discuté de la possibilité de reporter le tournage à une autre date.
Mais d’une certaine manière, je pense que nous avons eu de la chance et que tout s’est bien passé, puisque j’ai pu m’envoler pour le Japon juste à temps pour la première de mon dernier film, Malu, pour ensuite me consacrer immédiatement à Moonlight Shadow. En raison des préparatifs intenses que nous avons dû faire, je n’ai même pas eu la chance de voir Malu lorsqu’il est sorti en salles.
Lors du tournage, nous avons respecté les procédures standardisées (S.O.P.: standard operating procedure) : contrôle de la température 3 fois par jour, port du masque pour tous, sauf pour les acteurs face caméra. Le tournage s’est étonnamment bien déroulé. Nous avons été chanceux mais je suis un peu triste de n’avoir jamais eu l’occasion de voir le visage de certains membres de l’équipe, car nous portions des masques tout le temps.
Est-ce que l’écrivaine Banana Yoshimoto a vu le film?
Non*, mais elle est venue sur le plateau un jour pendant le tournage, j’étais tellement content!
(* NDT: au moment de l’interview, réalisée cet été. L’écrivaine a depuis vu le film et l’a commenté très favorablement sur son compte instagram: «un chef d’oeuvre d’élégance» selon elle)
Par rapport à vos films précédents, voyez-vous Moonlight Shadow comme une évolution ou plutôt une nouvelle étape ou une nouvelle direction?
Chaque film que j’ai fait a été réalisé en réponse au film précédent. J’essaie toujours consciemment de ne pas me répéter. J’aime changer les choses pour servir la narration. Je pense que cela me permet d’évoluer davantage en tant que storyteller.
Ce film est une toute nouvelle expérience pour moi, à une plus grande échelle que mes trois derniers longs métrages. Je travaille avec des producteurs formidables et expérimentés qui partagent ma vision et ont contribué à nourrir ma créativité. Les acteurs et l’équipe sont très qualifiés et ont beaucoup d’expérience. Je pense avoir beaucoup appris tout au long du tournage. Et donc j’espère que Moonlight Shadow constitue une évolution!
Un réalisateur malaisien, un roman écrit par une écrivaine célèbre pour un film avec une jeune star japonaise, voilà un joli cocktail et donc peut-être un passeport pour les festivals internationaux de cinéma. Y a-t-il des projets en ce sens?
Oui! Je croise les doigts! Ce film est le fruit de notre passion, j’espère vraiment que davantage de personnes dans le monde pourront le voir!
Pour conclure sur Moonlight Shadow, vous l’avez déjà mentionné mais pourriez-vous développer un peu sur la dimension universelle du film, en tant qu’expérience humaine?
Moonlight Shadow illustre le fait de tomber profondément amoureux, de subir une perte terrible et d’apprendre, en définitive, à vivre après cette perte. L’histoire a beau se passer au Japon, c’est une expérience que nous partageons tous. Surtout par les temps qui courent!
C’est aussi apprendre que nous ne sommes pas seuls, qu’une caravane part et qu’une autre arrive. Nous ne pouvons pas arrêter le temps qui passe mais nous pouvons continuer à avancer. Les mots de Banana Yoshimoto dans sa nouvelle originale restent pertinents jusqu’à aujourd’hui. Et j’espère que le film servira le même objectif.
Qu’en est-il de l’avenir? Un autre projet de film tourné au Japon, en Malaisie ou dans les deux pays?
Il y a quelques projets qui circulent et qui sont en cours de développement. J’aimerais explorer la possibilité de tourner à nouveau au Japon, mais peut-être avec des acteurs français?
Bandes annonces
Biographies
Edmund Yeo
né à Singapour en 1984, Edmund Yeo passe son enfance en Malaisie où sa famille vient s’installer. Il fait ses études supérieures en Australie puis au Japon où il intègre l’Université de Waseda pour un doctorat sur les media, la communication et le cinéma.
Edmund Yeo se lance d’abord dans la réalisation de courts-métrages qui circulent dans de nombreux festivals internationaux, du Japon à Venise en passant par Cannes et Rotterdam. Succès critique et récompenses sont au rendez vous notamment pour Kingyo, Silver Grand Prix aux Japan’s Eibunren Awards en 2009. Il s’associe au producteur et réalisateur Woo Ming Jin, fondateur de Greenlight Pictures avec lequel il co-écrit The Tiger Factory (2010), présenté en France à la Quinzaine des réalisateurs, il y est déjà question du Japon.
Enfin, le jeune réalisateur sort son premier long-métrage, The River of exploding durians, en compétition en 2014 au Festival International du Film de Tokyo. En 2017, lors de la 30ème édition de ce festival, il reçoit le prix du meilleur réalisateur pour son deuxième film, Aqerat/We, the Dead, une oeuvre consacrée à la tragédie des Rohingya. Son troisième film, Malu, est une production Japon-Malaisie dans laquelle on trouve à l’affiche Masatoshi Nagase et l’actrice et modèle Kiko Mizuhara.
Japanophile résolument orienté vers l’international, le metteur en scène s’exprime couramment en Anglais, Chinois (Mandarin et Cantonais) et Malais, ses nombreux séjours au Japon lui ont également permis d’aborder le japonais, qu’il avoue mieux comprendre et lire que parler.
Site Officiel (en anglais) – La plupart de ses courts-métrages sont disponibles et sous-titrés en anglais sur la chaîne YouTube de Greenlight Pictures.
Banana Yoshimoto
Fille du poète, philosophe, critique littéraire et leader du mouvement étudiant contestataire des années 60 Takaaki Yoshimoto, Mahoko Yoshimoto est née à Tokyo en 1964. Elle prend le nom de plume Banana Yoshimoto en 1986 alors qu’elle fait une entrée fracassante dans le monde littéraire.
Sa première oeuvre, Moonlight Shadow, remporte le Prix Izumi Kyoka (grand prix des arts de l’Université Nihon) en 1986 puis vient le tour de Kitchen, son premier roman, récompensé par le Prix Kaien (Kaien Magazine New Writer Prize) en 1987 et par le Ministère Japonais de l’Education en mars 1989. Succès critique et public sont immédiats, c’est le début de la ‘Bananamania’ et ses oeuvres sont rapidement traduites, rencontrant un vif succès au Japon et à l’international: Corée du Sud, Chine et U.S.A… L’Europe n’est pas en reste avec notamment l’Italie et la France. Kitchen est traduit et publié dans plus d’une vingtaine de pays dans des éditions qui pour la plupart incluent le roman Kitchen et Moonlight Shadow.
Parmi ses autres oeuvres les plus marquantes il convient de mentionner le roman ’N.P.’ (1990), le recueil de nouvelles ‘Lézard’ (1993), ’Dur, dur’ recueil de deux contes en 1999 et ‘Le Dernier Jour’ (2000) un ensemble de nouvelles, toutes traduites et publiées dans l’Hexagone. L’écrivaine est toujours active et sa production s’est recentrée sur l’écriture de courtes nouvelles ces dernières années.
Citation Wikipedia: «la plupart de ses livres (…) parlent de la perte, du deuil, avec une touche de réalisme magique, un phrasé original, une sensibilité, une sorte de douceur à la limite de la nonchalance, une ironie à la Sagan et un mélange de kitsch et de lyrisme qui ressortent du récit»
Certains de ses textes ont été portés à l’écran: Kitchen de Yoshimitsu Morita (1989), Tsugumi (adaptation de Goodbye Tsugumi) de Jun Ishikawa en 1990. C’est maintenant le tour de Moonlight Shadow avec Edmund Yeo aux commandes.
Nana Komatsu
Née à Tokyo en 1996, Nana Komatsu a grandi au pied du Mont Fuji, dans la préfecture de Yamanashi. Elle débute très tôt dans le monde de l’entertainment puisque c’est à l’âge de 12 ans qu’elle se voit offrir son premier contrat pour l’Agence Stardust Promotion.
La jeune fille poursuit sa scolarité et c’est le week-end qu’elle se rend à Tokyo pour des sessions photos. On la voit d’abord dans des magazines destinées aux adolescentes puis dans des revues plus prestigieuses. Elle apparaît également dans des clips musicaux pour Shiina Ringo et The Radwimps entre autres.
Deux événements majeurs viennent modifier la trajectoire de sa carrière. En 2014, le réalisateur Tetsuya Nakashima fait d’elle une actrice dans The World of Kanako, une farce nihiliste très sombre. L’année suivante elle devient Ambassadrice de Chanel. Depuis elle mène de front une double carrière, au cinéma et dans le monde de la mode.
Côté fashion son étoile brille bien au-delà du Japon et elle fait régulièrement les couvertures de magazines en Indonésie, au Vietnam, à Taiwan ou en Corée du Sud. En Europe plusieurs revues lui consacrent des articles de temps à autre notamment au Royaume-Uni.
Adepte du long métrage, elle ne tourne pour ainsi dire jamais de drama ou de séries (aucun depuis 2017) et a travaillé avec de nombreux réalisateurs: Martin Scorsese (Silence, 2016), Takahiro Miki (My Tomorrow-Your Yesterday, 2016), Akira Nagai (After the rain, 2018), le Britannique Bernard Rose (Samourai Marathon, 2019), Akihiko Shiota (Farewell Song, 2019) ou encore Takahisa Zeze (Ito, 2020)… une vingtaine de films et déjà un joli palmarès de récompenses et de nominations.
Passionnée de vintage, friande de voyages et photographe à ses heures, l’actrice – contrairement à nombre de célébrités – est très peu présente sur la toile où elle se contente d’alimenter son unique compte officiel: Konichan7, sur Instagram, qui compte plus de 2,1 millions d’abonnés.
Mise en page: Blog Fascinant Japon – Article écrit et interview réalisée par Nill Newt, blogmestre de «Nana Komatsu Films».
Photos courtesy of © Moonlight Shadow Production.
Remerciements à Edmund Yeo.
Les derniers articles par Nill Newt (tout voir)
- Vogue Japon au Sénégal - 18 mars 2023
- Allan Abani, chasseur d’images au Japon - 27 janvier 2023
- Un artiste à Tokyo – Entretien avec Julien Birban Levy - 3 septembre 2022