Le texte complet du “Machikata Kakiage”, un registre historique de la période Edo (1603-1867), utilisé comme un recensement national, a été rassemblé et publié en 8 tomes. Le projet qui couvre les 146 tomes du texte originel a duré 5 ans. Des bénévoles du musée Edo-Tokyo ont traduit les scripts manuscrits en japonais moderne, une tâche difficile même pour des experts. Les membres de l’équipe de traduction espèrent que leur travail contribuera à la recherche sur les villes pendant la période Edo.
Créés par les chefs des villes, le “Machikata Kakiage” étaient un état des affaires locales pour le shogun Tokugawa entre la 8ème et la 11ème année de l’ère Bunsei (1818-1830). Il contient des informations telles que l’histoire des villes, leur distance jusqu’au château d’Edo, le nombre d’habitations, … ce qui en fait un outil précieux pour comprendre le mode de vie de cette époque.
Les villes concernées comprennent 11 des 23 districts du Tokyo moderne: Sumida, Koto, Taito, Chiyoda, Bunkyo, Toshima, Shinjuku, Shibuya, Meguro, Shinagawa et Minato.
Les librairies de chaque disctrict, ainsi que d’autres organisations, avaient réédité des textes originaux dans le passé en les publiant en japonais moderne mais ces rééditions étaient partielles et aucune traduction exhaustive n’avait été réalisée à ce jour.
La traduction a été réalisé par les membres de l’association des amis du musée Edo-Tokyo. Sous la direction des conservateurs, une vingtaine d’amateurs d’histoire ont commencé à travailler sur le projet en 2009.
C’est par un processus laborieux de comparaison de chaque caractères avec un dictionnaire des caractères cursifs et en discutant des mots qui étaient difficiles à traduire seulement par leur contexte, comme les noms des personnes ou des lieux, que l’équipe du projet est parvenue à finir la traduction.
Des faits importants ont été découverts à l’occasion du projet. Par exemple, alors que Katsu Kaishu, un des architectes de la transition pacifique entre le Bakumatsu et la restauration Meiji, et son père Kokichi habitaient dans le district Sumida, l’emplacement du lieu de résidence assigné par le gouvernement Tokugawa a été enregistré comme Yotsuya Otansumachi dans le district actuel de Shinjuku. Cela traduit le fait que les samouraï au bas de l’échelle hiérarchique louaient parfois leur résidence officielle ou leurs terres et vivaient ailleurs, ce qui a sans doute été le cas pour Katsu et son père.
L’équipe du projet était composée essentiellement de personnes à la retraite avec une passion pour les documents historiques. L’expérience des membres allaient de débutants complets à des personnes chevronnées ayant passées 10 ans à travailler sur de tels documents. Par exemple, les membres ayant une expertise en architecture et en génie civil ont joué un rôle essentiel dans le décryptage des textes.
« C’était très amusant d’avoir à compter sur les compétences de chacun », se rappelle Harumi Ono, un résident de 79 ans du ditrict d’Itabashi. « Petit à petit, nous avons réussi à peindre une image de la vie pendant la période Edo. »
Les 8 tomes pourront être utilisés pour des recherches historiques, chaque tome contenant son propre index des noms de lieux et de personnes. « C’était une entreprise colossale que nous n’aurions pu faire seuls », explique le conservateur Hiroaki Ichikawa, qui était conseiller sur le projet. « C’est un excellent exemple de recherche historique où des personnes à la retraite intéressées par l’Histoire ont joué un rôle crucial. »
Il n’est pas prévu que les documents soient mis à la disposition du public car l’objectif a toujours été de fournir ce matériel aux universités, librairies et musées pour leurs propres recherches. Le musée Edo-Tokyo a déjà commencé à recevoir des demandes d’universités étrangères.
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